Taha est une pièce pour un acteur, écrite et jouée pour la première fois par Amer Hlehel au théâtre Al-Midane d’Haïfa le 7 mai 2014. Elle s’inspire de la vie du poète palestinien Taha Muhammad Ali, symbole d’une Palestine perdue et retrouvée par les mots.
Taha est un poète. Il est seul sur scène. Fort de son expérience, il raconte son parcours, à la fois si singulier et si universel : celui d’un homme qui a dû quitter son pays, qui a éprouvé la perte, et qui pourtant tient debout.
Taha est un enfant né à Saffouriya. Il a appris à gagner sa vie dans une famille modeste. Il vend des oeufs et des falafels, il a le sens du commerce et il est la fierté de son père : il ira à l’école.
Taha aime sa cousine Amira. Elle est son horizon, son miel, son nectar et sa soie. Elle est sa promise : il l’épousera.
Taha a dix-sept ans en 1948. L’Etat d’Israël est né. La guerre et ses bombes s’abattent sur lui, c’est l’exode, la Nakba, la « catastrophe ». Il fuit, il perd tout, son commerce, sa fiancée, ses ambitions : il n’a plus rien.
Taha revient enfin sur ses pas, dans un pays qui n’est plus le sien. Il s’y fait une humble place, ouvre une boutique de souvenirs à Nazareth, et commence à écrire. Il s’étoffe et rassemble autour de lui une communauté de lettrés : il est poète.
Sans haine, Taha raconte l’histoire d’une résilience, celle d’un jeune Palestinien brisé qui se relève grâce à la littérature et qui parvient à étouffer son désir de vengeance et à prôner par la beauté de la poésie.